
Parution : mai 2023
ISBN 9782940701605 (août 2023)
28,00€ TTC
Dans l’espace francophone Marina Tsvetaeva (1892-1941) est surtout connue par sa prose mais elle se considérait avant tout comme une poétesse et elle le demeure pour le public russe.
Cette édition en bilingue reprend en format de poche la première partie de l’édition parue aux Syrtes en 2015. Il s’agissait d’une nouvelle traduction de la poésie lyrique de Marina Tsvetaeva, en grande partie inédite.
Les deux volumes des Poèmes de Russie, (vendus séparément et ensemble sous coffret) rassemblent la création lyrique en Russie, jusqu’au moment où Tsvetaeva quitte son pays, en 1922. Certains d’entre eux avaient été publiés en recueils ou dans des revues, d’autres remplissaient ses nombreux cahiers de travail.
En cette époque moscovite, Tsvetaeva écrit parfois plusieurs poèmes lyriques par jour et les murs de son logis reflètent sa recherche verbale : ils sont couverts de fragments de poèmes, de rimes, de phrases disparates. Cette période de vie, avant le départ pour l’Europe, est riche en événements personnels et historiques. Les poèmes reflètent les joies et les douleurs vécues en ces années difficiles : l’amour est un thème récurrent et l’auteur en décrit toutes les facettes avec une aisance déconcertante.
Le personnage central est une jeune femme très amoureuse, dont l’avidité de vivre ne se laisse abattre par aucune privation matérielle, aucun malheur. Le grand manque c’est l’absence du jeune époux auquel l’héroïne manifeste un amour infidèle mais passionné. Elle est une mère aussi ambitieuse et possessive qu’elle est une femme amoureuse. Le paysage urbain devient hostile, à cause des circonstances politiques, mais l’auteur ne se laissera jamais dominer par le froid, la faim ou l’inquiétude. Elle aime à se représenter comme un chevalier sans peur et sans reproche tout en manifestant franchement la fragilité de sa jeunesse et la profondeur de sa nature féminine.
Marina Tsvetaeva quitte son pays natal en poétesse connue, elle maîtrise parfaitement son art, la période de recherche a été brève et les œuvres créées après la Russie seront très différentes : une nouvelle voie s’est ouverte pour elle avec l’arrivée en Occident, les thèmes métaphysiques jamais absents vont à présent se placer au premier plan de sa poésie lyrique.
Véronique Lossky, la traductrice de cet ensemble, a consacré sa vie à l’œuvre de Marina Tsvetaeva. C’est la première fois qu’elle s’est attelée avec brio à la traduction. Un double impératif a guidé son énorme travail : le premier, donner les recueils complets dans l’ordre de leur publication, ou de leur achèvement pour ceux qui n’ont pas été publiés; le second, restituer le lyrisme de la langue et son feu incandescent. Le pari, audacieux, a été salué unanimement par la presse.