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Le combat des Russes blancs 1930-1940

Le 26 janvier 1930, enlevé en plein Paris par des agents soviétiques, disparut à jamais le général Koutiepov, chef de l’Union militaire générale russe (ou ROVS), la plus importante des organisations d’anciens combattants russes émigrés. Il fut remplacé par le général Miller. La même année, le 10 septembre, fut recruté par les services secrets soviétiques le plus brillant de leurs agents infiltrés chez les Russes blancs, le général Skobline – aux yeux de beaucoup exemple idéal du chef blanc héroïque. Skobline reçut pour mission d’accéder à des fonctions de responsabilité dans la ROVS et d’amplifier en sous-main les conflits entre ses principaux responsables.

Le 22 septembre 1937, avec la participation de Skobline, le général Miller était à son tour enlevé à Paris. Il a ensuite été détenu à la prison du NKVD à Moscou avant d’être exécuté le 11 mai 1939.

Ce livre de Nicolas Ross, rédigé à la manière d’un roman, fait suite à son Koutiepov, publié en 2016. Il décrit les dernières péripéties du combat des Russes blancs en ces années d’avant-guerre. Alors qu’ils avaient encore l’espoir de combattre l’ennemi bolchevique et de revenir un jour, vainqueurs, dans leur patrie bien-aimée.

 


 

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Trois générations de femmes russes parlent à bâtons rompus, se confient et racontent leur pays…

En toile de fond de leurs récits de vies ordinaires, c’est l’histoire de la Russie qui défile : l’immense Union soviétique, le chaos libéral des années 1990 et la Russie de Poutine.

Plus concrètement, elles parlent de petites filles, de femmes et de grands-mères qui ont vécu dans différentes Russies. Et au-delà, ce sont des hommes dont elles parlent le plus, et le regard qu’elles posent sur eux, que ce soit un mari, un père, est révélateur et sans appel. Pour citer l’une d’elles : « L’homme est la tête, et la femme est le cou, la tête ne bouge que grâce au cou qui la commande. »

Voici des portraits intimes qui révèlent des héroïnes aux vies bigarrées mais qui se ressemblent : des femmes fortes, battantes, féminines et maternelles, qui s’opposent tristement à un modèle masculin souvent trop dégradé à leurs yeux… Le mot « Amour » n’apparaissant nulle part… Leur donner la parole a semblé important à l’auteur, à cause de la place prégnante de la femme en Russie, pilier autant de la famille que de la société, et surtout parce qu’elles n’ont jamais été entendues.

 


 

Extrait (chapitre I)
La Tête et le cou, Portraits de femmes russes de Maureen Demidoff, Éditions des Syrtes, 2017

Ludmila

J’avais 11 ans quand Staline est mort1. Je me rappelle très bien de cette époque, elle ressemblait à un long hiver froid et sombre. Je suis née au mois de mai 1941, au début de la Grande Guerre patriotique. Cette année, la guerre a progressé si rapidement qu’au mois de novembre les Allemands étaient déjà aux environs de notre capitale. La bataille de Moscou était en vue, et toute la population qui n’était pas utile pour la défense de la ville fut déplacée par les autorités. Les jeunes mères et leurs enfants ont été envoyés à deux cents kilomètres de là. Je suis partie avec maman chez une parente de mon père, dans un petit village à la campagne, et nous y sommes restées durant toute l’occupation allemande. Lorsque nous sommes revenues à Moscou, les Allemands commençaient leur descente vers le sud, sur Stalingrad. Mon père n’a jamais été soldat. Il n’a pas pu intégrer l’armée car sa vue était très mauvaise. Mes parents étaient tous les deux des ouvriers, et mon père qui avait la fâcheuse habitude d’arriver en retard à l’usine avait reçu un volitchiï bilet 2. À l’époque soviétique, c’était un blâme très sévère car la mention de manque de civisme inscrite dans le livret de travail excluait pratiquement de toutes embauches. Il ne restait alors que les emplois ingrats comme la manutention. Donc en 1942, à 26 ans, mon père a décidé de s’engager comme bénévole dans l’Armée rouge. Il a été envoyé sur le front de guerre à Leningrad ; la ville était assiégée depuis l’automne 1941.

 

 

La suite ici: Latêteetlecouportraitsdefemmesrusses de Maureen Demidoff, Éditions des Syrtes, 2017

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