
Parution : novembre 2004
ISBN 9782845450998 (2004)
Tel un tableau, une scène muette, l’image de la porte fermée poursuit la petite écolière soviétique Victoria. Empêtrée dans une existence incompréhensible et déroutante, qu’elle décrypte à sa manière, l’enfant est témoin sans le savoir de grands événements, la terreur stalinienne, la guerre. L’Histoire lui offre sa face grise, quotidienne, ou l’autre, absurde et dérisoire. Les adultes font et disent des choses incompréhensibles. Ils recouvrent la réalité de mots trompeurs. Pour grandir, Victoria doit apprendre leur langage et, parfois même, d’autres langues. Car de porte en porte, de perte en perte, son destin la mène de Moscou jusqu’en Ouzbékistan.
Ainsi, peu à peu, le monde s’ouvre à elle, dans toute sa beauté, dans toute son horreur. C’est l’histoire d’une survie qui ne va point sans l’art que nous raconte Mariana Kozyrieva. Lorsque rien ne va plus, Victoria se met à réciter de la poésie. Les vers ont une force magique quand, perçant la monotonie et la misère des jours, ils font apparaître des êtres proches que l’on croyait disparus, ou font surgir des justes. Il y en aura toute une galerie dans ce texte riche en portraits. Grâce à eux, Victoria traversera les épreuves. Chaque fois qu’un être lui ouvrira sa porte, il disparaîtra. Mais chaque fois, Victoria réinventera le monde.