Parution : octobre 2005
ISBN 9782845451100 (2005)
Sans jamais départir de la distance que créent l’humour et l’absurde, Frigyes Karinthy offre au lecteur dans ce recueil, un festival de drôlerie, oscillant entre exaspération et admiration, entre affection et moquerie sur le mystère féminin et les relations hommes/femmes. Un brin misogyne, il analyse au scalpel et à la loupe les ressorts de la cruauté humaine et les mesquineries individuelles.
Critique aigu des imperfections humaines, il peut se montrer indulgent ou compréhensif envers ses héros, mais il traque leurs travers : « beauté physique », « la femme qui zézaye » ou « polygamie ». Ou la belle qui décide que « la mort est tout de même la meilleure cure d’amaigrissement », tandis qu’Alàdar vit dans un harem dont les femmes sont reines et les hommes leurs serviteurs. Il se montre féroce lorsque la psychanalyse s’en mêle : Marie-Anne, pauvre héroïne, amoureuse de Mérimé, l’amant du pôle Nord est ridiculisée devant son enfant qui mord le chien enragé ou le mari cocu se jetant par la fenêtre. Les relations hommes / femmes ont évolué ces cinquante dernières années, mais la vision de Frigyes Karinthy transcende ces transformations, allant toujours à l’essentiel sans avoir l’air d’y toucher. La Ballade des hommes muets est une musique dont les paroles ne demandent pas de réponse, mais dont les hommes comprennent la mélodie.