
Parution : janvier 2025
ISBN 9782940701858 (mars 2025)
21,00€ TTC
Avec ce troisième opus, Merveilleuse planète, les éditions des Syrtes poursuivent leur importante entreprise de traduction de l’intégralité des récits du Goulag de Gueorgui Demidov.
Depuis sa libération en 1951, après quatorze ans de détention, il se consacre à l’écriture, c’est-à-dire à la mise en pleine lumière de ce qu’a été l’enfer du Goulag : « Je veux apporter ma contribution en plantant un pieu dans le cœur et le souvenir du régime stalinien et de ses maudits suppôts. Je veux témoigner aux générations futures de ce passé abominable, ou plus exactement participer à l’écriture de ce réquisitoire. »
En Russie, Merveilleuse planète a été édité en 2008, bien après la mort de l’auteur, par un éditeur spécialisé dans la publication des écrits des anciens détenus des camps.
Si Gueorgui Demidov a choisi d’écrire non pas une autobiographie ou des mémoires, mais des récits et des nouvelles, ce n’est pas seulement pour évoquer diverses figures de l’univers du Goulag (politiques, droit-commun, gardiens), mais c’est aussi pour donner libre cours à son talent de conteur hors pair. Ses écrits sont faits de fragments, des histoires courtes où il est question de longues journées de travail, de faim, de froid, de surveillants hargneux et de chefs de camps mauvais, mais également de représentations théâtrales, d’opéra, de ténacité et d’espoir.
Dans ces cinq récits, comme dans le reste de son œuvre, Demidov dissèque avec une précision quasi anatomique l’état de l’individu tombé dans des conditions inhumaines, mais qui ne se résigne nullement, cherchant et trouvant les moyens de survivre.
Né à Saint-Pétersbourg en 1909, Gueorgui Demidov était promis à un grand avenir de scientifique. En 1938, alors qu’il est ingénieur à l’institut de physique de Kharkov, il est arrêté pour propagande antisoviétique, condamné à huit ans de travaux forcés et envoyé dans les camps de la Kolyma. En 1946, après avoir purgé sa peine, il est à nouveau condamné, cette fois pour dix ans. En 1951 il est relégué dans la république des Komis et ne sera réhabilité qu’en 1958. Confisqués en 1980, ses manuscrits n’ont été retrouvés et publiés qu’après sa mort, en 1988.
L’Amour derrière les barbelés (2022)
Doubar et autres récits du goulag (2021)